Comment interpréter et calmer leurs pleurs
La faim, le sommeil, la douleur, l’ennui, le besoin d’affection ? Les pleurs des bébés, qui inquiètent tant les parents, sont en fait un excellent langage. Apprenez à le déchiffrer.
6 raisons, 6 cris fréquents
Pendant les premiers jours de leur vie, les bébés ne versent généralement pas de larmes. Mais à partir de la deuxième semaine, ils commencent à pleurer de plus en plus souvent. Les parents sont alors désespérés et, d’abord avec inquiétude, puis avec une réelle nervosité, ils assistent impuissants aux pleurs de leur bébé, qu’ils ne savent pas toujours comment interpréter ou calmer.
Les pleurs sont le principal moyen de communication dont dispose votre enfant pour satisfaire ses besoins les plus fondamentaux. C’est à vous d’apprendre à le comprendre. Ce sont les raisons les plus courantes :
- La faim : c’est la principale cause des pleurs de votre enfant pendant les premiers mois. C’est un cri très fort et son intensité augmente s’il n’est pas satisfait. Il s’accompagne de courtes pauses dont le bébé profite pour reprendre son souffle avant de pleurer à nouveau. Un bon indice pour savoir si c’est vraiment la raison est d’amener votre doigt au coin de ses lèvres et de voir s’il le suit avec sa tête, en essayant de l’attraper. Pour le calmer, nourrissez-le à la demande, sans horaire, chaque fois qu’il le demande.
- Il s’ennuie : de nombreux bébés se sentent mal tout simplement parce qu’ils s’ennuient. Ils le manifestent par des pleurs qui commencent souvent par des gémissements et peuvent se transformer en hurlements s’ils ne sont pas surveillés. Pour éviter cela, essayez de ne pas les garder au même endroit toute la journée, et laissez toujours à portée de main un hochet ou un mobile musical accroché à leur lit. Si vous vous déplacez dans la maison, vous pouvez l’emmener avec vous dans un fauteuil à bascule pour le distraire.
- Il a sommeil : lorsqu’un bébé ne parvient pas à s’endormir, il ne sait pas ce qui lui arrive et ne dispose pas des ressources nécessaires pour faire face à la situation. Pour cette raison, ils demandent simplement que leurs parents soient présents. Les pleurs pour cette raison sont plutôt des gémissements doux ou des pleurnicheries, qui peuvent augmenter en intensité si vous essayez de les stimuler.
- Il souffre. Les pleurs de douleur sont les plus puissants et les plus pénibles de tous et sont souvent accompagnés de cris. Pour savoir ce qui fait mal, soyez attentif aux indices que votre bébé vous donne par ses gestes : s’il serre fortement les poings et fléchit les jambes, il peut s’agir d’une gêne digestive ; s’il porte la main à son oreille, c’est probablement l’oreille qui fait mal ; s’il porte la main à sa bouche, il peut s’agir de ses gencives….
- Le bébé ne se sent pas bien ou a de la fièvre. Les pleurs seront plus étouffés et plaintifs, comme un gémissement prolongé alternant avec de courts halètements. En plus de prendre les mesures appropriées, vous l’aiderez si vous l’accompagnez et lui offrez du réconfort.
- Il est mal à l’aise. Il peut s’agir d’une couche sale, d’une sensation de chaud ou de froid, d’un changement de position, d’un pull qui gratte… Dans ce cas, le cri ressemblera davantage aux halètements qu’il émet lorsqu’il n’est pas bien. Mais ce sont d’autres signes, comme un cou mouillé ou froid, ou ses gestes pour tenter d’enlever ses vêtements, qui vous donneront un indice sur ce qu’il demande.
Ce qu’il ne faut pas faire ou penser
Pour réagir de manière appropriée, chassez les idées suivantes de votre tête :
- Penser qu’il vous manipule avec ses pleurs. Avant l’âge d’un an, le cerveau d’un bébé n’est pas encore capable d’utiliser les pleurs comme stratégie pour attirer votre attention. Par conséquent, lorsqu’il pleure, c’est parce qu’il en ressent vraiment le besoin.
- Laissez-le pleurer pour qu’il ne « s’habitue » pas. Le bébé est déjà habitué au contact peau à peau et à votre présence, il n’y a donc pas vraiment de quoi s’habituer. Répondre à leurs besoins n’a rien à voir avec le fait de les gâter. Au contraire, la sécurité et la confiance d’un bébé bien soigné sont renforcées, alors que dans le cas contraire, il devient plus craintif et agité.
- Croire que lorsqu’il pleure intensément, c’est que quelque chose ne va pas chez lui. Pleurer à cause d’une maladie n’est pas exactement le plus intense. Mais il se peut aussi que ses pleurs ne soient que le résultat de tensions accumulées et qu’il ait juste besoin de se défouler.
- Se sentir coupable de pleurer. Ne vous sentez pas coupable si vous ne parvenez pas à comprendre pourquoi il pleure ou si vous ne pouvez pas le consoler comme vous le souhaiteriez. En l’approchant et en lui montrant votre affection et votre effort pour le comprendre, vous en faites assez.
Des remèdes qui fonctionnent
Ce sont des solutions simples et pourtant très efficaces pour apaiser votre bébé. Essayez-les et trouvez ceux qui vous conviennent le mieux :
- Donnez une tétine à votre bébé : la succion a un effet relaxant et calmant, car elle favorise la sécrétion d’endorphines, des hormones qui procurent une agréable sensation de plaisir.
- Bercer : des mouvements doux et rythmés dans vos bras sont très efficaces pour aider votre bébé à s’endormir.
- Posez-le sur votre poitrine : le bruit du cœur lui rappelle les neuf mois qu’il a passés en vous et lui redonne le sentiment de sécurité qu’il ressentait alors.
- Massez le ventre de votre bébé : les massages quotidiens du ventre se sont révélés être un remède efficace contre les troubles digestifs.
- Exposez votre bébé à des sons relaxants et monotones : berceuses, musique douce, chansons que vous écoutiez lorsque vous étiez enceinte… mais aussi le bruit de la machine à laver ou du lave-vaisselle peuvent détendre votre enfant.
- Emmitouflez-le : avez-vous remarqué que les bébés pleurent souvent lorsqu’ils sont nus ? C’est parce qu’ils ne se sentent pas protégés et préfèrent être entourés ou enveloppés dans quelque chose, comme lorsqu’ils étaient dans le ventre de leur mère. Essayez un gant de toilette doux.
- Marche : dans vos bras, dans le porte-bébé ou dans votre propre poussette. Le mouvement la met à l’aise, et l’air frais l’aide à se distraire. Si vous choisissez de voyager en voiture, le moteur et le cliquetis de la route peuvent également faire des merveilles.
- Les porte-bébés font des merveilles
- Procurez-vous un bon porte-bébé et découvrez l’effet apaisant que le contact corporel peut avoir sur votre enfant. Il a été prouvé que dans les cultures où les mères portent leur bébé sur leur corps toute la journée, les bébés ne pleurent pratiquement pas et souffrent moins de coliques. Une étude menée à l’Hôpital des enfants de Montréal (Canada) a montré que les enfants portés plusieurs heures par jour, dans les bras ou dans un porte-bébé, pleuraient beaucoup moins et dormaient plus longtemps la nuit.
- La raison semble être que le bébé élevé de cette manière ne connaît pas la sensation de besoin, de faim, de froid, de solitude… et n’a pas besoin de pleurer. En outre, dans les années 1990, des scientifiques américains et canadiens ont démontré que le contact peau à peau entre un bébé et sa mère et d’autres proches parents produisait une série de modulateurs chimiques nécessaires à la formation des neurones et du système immunitaire.